Si, comme nous le rabâchent certains représentants patronaux avant chaque négociation de branche et, avec quelques nuances, les taux d’occupation sont en baisse de 6 % sur l’année 2022 par rapport à 2019, il ne faut pas perdre de vue qu’en contrepartie les prix moyens ont augmenté de 16 %, ce qui a généré un chiffre d’affaires hébergement en hausse de 9 % tous secteurs confondus.
Les catégories haut de gamme et luxe sont les grandes bénéficiaires de ce rebond, plus fort qu’espéré, avec des prix moyens en hausse de 27 %.
Qui plus est, tous les experts sont confiants sur la capacité du marché touristique français à résister aux turbulences, notamment avec les JO 2024.
Dans ce contexte économique positif, la FGTA-FO s’interroge: qu’en est-il des salaires qui n’ont pas augmenté et de la santé sociale du secteur où tout reste à faire?
Le secteur de l’hôtellerie-restauration fait face à de fortes tensions de recrutement ; entre 200 000 et 300000 emplois restaient non pourvus à la fin de l’année 2022.
La tension liée aux saisonniers est également structurelle dans l’hôtellerie-restauration. En 2022 et en 2023, le phénomène s’est fortement accentué au point de pousser certains patrons à fermer un jour de plus par semaine, à bloquer volontairement des chambres sur les sites de réservation, à refuser du monde et des hôtels qui réduisent la voilure.
Pourquoi en arriver là alors que des solutions concrètes sont posées sur la table des négociations en branche professionnelles depuis des années ?
Malheureusement, certains patrons préfèrent perdre du chiffre d’affaires en espérant que la une crise soit passagère, et en attendant que les salariés « fainéants » reviennent travailler !
Solutionner sérieusement et durablement le problème, c’est payer un salaire à la hauteur de la pénibilité du métier, c’est accepter que les jeunes ne veuillent plus sacrifier l’essentiel au nom du travail.
C’est également accepter de repenser entièrement l’organisation du travail : travailler sans coupure, permettre aux salariés d’avoir une vie sociale en leur donnant des week-ends et des jours de repos consécutifs…
Tout cela nécessite un changement de mentalité et d’accepter de partager justement et équitablement la valeur ajoutée produite! Sans cela, ce sera peine perdue et le péril reste en la demeure.
Pour la FGTA-FO, il est urgent que les acteurs du secteur (les représentants des employeurs et des salariés) se donnent les moyens de mener des négociations justes et équitables pour trouver des solutions à la hauteur des enjeux.
À nos yeux, ce sera la seule façon de rendre ce secteur attractif pour enfin arrêter la désertification massive du métier.
N’oubliez pas qu’adhérer à la FGTA-FO, c’est nous donner la force et la légitimité de mieux vous défendre. Nabil Azzouz, secrétaire fédéral
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