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🔴 InFO militante : Travail dégradé, chômage… la pauvreté gagne du terrain en France

  • Photo du rédacteur: Force Ouvrière Sarthe
    Force Ouvrière Sarthe
  • il y a 2 jours
  • 5 min de lecture

🔴 InFO militante : Travail dégradé, chômage… la pauvreté gagne du terrain en France

Tous les voyants sont au rouge : la pauvreté en France augmente depuis une vingtaine d’années. Selon l’Insee, 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, (soit moins de 1 216 euros par mois pour une personne seule, 2 554 euros pour un couple avec deux enfants). Le taux de pauvreté monétaire atteint 14,4%, et presque un quart de la population est en situation de privation matérielle et sociale.


Si les chômeurs sont les premiers frappés, le travail ne suffit plus toujours à s’en sortir. Entre 2015 et 2022, avec la multiplication des CDD et le travail à temps partiel, la baisse du chômage n’a pas fait reculer la pauvreté, alerte le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. La forte inflation à la sortie de la crise Covid a aussi ruiné le pouvoir d’achat des plus modestes. Les associations ont vu bondir le nombre de travailleurs pauvres et de retraités recourant à l’aide alimentaire.Cet appauvrissement est inacceptable pour FO, qui dénonce les effets ravageurs de réformes, entre autres celles de l’Assurance chômage, des retraites, et le conditionnement du RSA.


Selon les estimations, la France compte aujourd’hui 5,1 millions de pauvres (si le seuil de pauvreté est de 1 014 euros par mois, soit à 50% du niveau de vie médian), comme le calcule l’Observatoire des inégalités. Elle en compte 9,1 millions, si le seuil retenu, pour une personne seule, est de 1 216 euros par mois, soit 60% du niveau de vie médian, comme le fixe l’Insee. Le taux de pauvreté en France oscille ainsi entre 8,1% et 14,4% du total de la population. Quel que soit le seuil retenu, le constat est inquiétant : si le modèle social français parvient à contenir l’explosion de la pauvreté, celle-ci regagne du terrain depuis une vingtaine d’années, alerte l’Observatoire des inégalités dans son dernier rapport sur la pauvreté.


Entre 2004 et 2022, le nombre de pauvres a augmenté de 1,2 million en France, selon ce rapport. L’essor des emplois précaires, mais aussi l’inflation pendant ces dernières années, a miné le pouvoir d’achat des ménages populaires et des classes moyennes, explique cet observatoire. Les études de l’Insee montrent aussi une forte hausse de la pauvreté consécutive à la baisse des allocations logement décidée par Emmanuel Macron en 2018, et, en 2021, à la fin des aides liées au Covid. Le phénomène de pauvreté frappe en premier lieu les chômeurs (35%) et les familles monoparentales (31,4%). Mais aussi les salariés en activité : en 2022, 14,1% des ouvriers vivaient sous le seuil de pauvreté d’après l’Insee.


En tant que septième puissance mondiale, cette paupérisation en France est inacceptable. On ne peut pas avoir d’un côté 100 milliards d’euros de dividendes en 2024 et une pauvreté qui augmente et ruisselle sur l’ensemble des familles,

dénonce Rachèle Barrion, secrétaire confédérale FO au secteur de l’Économie et du Service public. Si les inégalités relatives au partage des richesses sont criantes, cette montée de l’appauvrissement est aussi

le résultat d’une politique ultralibérale du moindre coût qui ne cesse d’attaquer les droits sociaux, ainsi les réformes de l’Assurance chômage ou la dernière réforme des retraites, insiste la militante.

La reprise de l’emploi jusqu’en 2022 n’a pas fait baisser la pauvreté


Si le chômage repart à la hausse aujourd’hui, sa baisse entre 2015 et 2022 n’a pas endigué la pauvreté. Entre 2015 et 2022, le taux de chômage a baissé de trois points en France, passant de 10,3% à 7,3%. Mais la pauvreté ne s’est pas érodée, constate une étude publiée en mai par le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE), placé auprès de Matignon. Durant cette période, le taux de pauvreté monétaire et le taux de privation matérielle et sociale sont restés à un niveau élevé (12,4% en 2022). Et la part des personnes se considérant comme pauvres a nettement augmenté, passant de 12,4% à 18,7%.


Pour les actifs, de nombreux emplois créés n’ont pas entraîné une sortie de la pauvreté, explique le CNLE, qui pointe une multiplication des contrats temporaires, du travail précaire donc, ou du travail en micro-entrepreneur. Depuis 2021, par la crise de l’inflation, notamment avec la flambée du coût de l’énergie et de l’alimentation, les actifs les plus fragiles ont vu leur situation se dégrader, en particulier les employés à temps partiel ou en CDD, mais aussi les apprentis, note encore l’étude.


Avec l’inflation, les salaires ont décroché, et les retraités ont trinqué aussi


Les études l’attestent : les augmentations salariales, négociées d’arrache-pied, n’ont pas su compenser la crise de l’inflation. Le pouvoir d’achat des salariés a donc décroché. En 2023, du fait d’une inflation encore forte (+4,9% en 2023, après +5,2% en 2022), le salaire net moyen a diminué de 0,8% en euros constants, après un recul de 1,0% en 2022, d’après l’Insee. La situation des retraités s’est aussi dégradée.


Bien qu’inférieur à celui de l’ensemble de la population, le taux de pauvreté des retraités est en hausse depuis 2017 et s’établissait à 10,8% en 2022, souligne le CNLE. La pension moyenne a baissé en euros constants (de 2,6% pour la pension brute et de 3,2% pour la pension nette entre 2017 et 2022). Les revalorisations ont été inférieures à l’inflation dans certains régimes complémentaires, explique le CNLE. Et la revalorisation des pensions de base limitée à la seule indexation à l’inflation (selon des données calculées sur l’année précédente) a aussi fait diminuer le pouvoir d’achat des retraités.


Le fléau persistant du temps partiel


En 2022, 1,1 million de travailleurs avaient toujours un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, soit environ 4% des personnes en emploi. D’après la Dares, la moitié des salariés pauvres sont à temps partiel.


La qualité de l’emploi est pour FO un des nombreux thèmes qui nécessitent une négociation, avec l’objectif de limiter réellement le recours aux contrats précaires à temps partiel. Car ces salariés pauvres (plus de la moitié sont des femmes) peinent à s’extirper de la pauvreté inhérente à cette précarité de l’emploi. Dans une étude parue l’an dernier, l’Insee observait qu’en 2019, la moitié de ces salariés vivant sous le seuil de pauvreté travaillaient moins de 755 heures par an, dans la vente, l’aide à domicile ou le nettoyage. Un recul dans le temps permet de constater que leur situation ne s’est pas améliorée. En effet, la moitié des salariés pauvres de 2011 étaient toujours dans les mêmes difficultés huit ans plus tard…


Pour les travailleurs pauvres ou précaires, les minima sociaux sont donc un filet essentiel. La Drees souligne d’ailleurs que fin 2020, un allocataire du RSA sur six avait un emploi. Et que trois sur cinq travaillaient à temps partiel. Alors que cette prestation sociale est la cible du gouvernement (la réforme en vigueur depuis le 1er janvier acte la possibilité de la suspension du RSA en cas de non-respect du contrat d’engagement de quinze heures d’activité hebdomadaire), FO, qui conteste actuellement le barème de sanctions, rappelle son opposition à tout conditionnement du RSA, qui ne fera qu’accentuer la pauvreté.


Ariane Dupré

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